Sac à musique #31 : Bivouac

 

À un moment ou à un autre, on a tous besoin d’un bivouac. Vous savez le genre d’endroit où on s’arrange avec les moyens du bord. Habituellement, on pense en repartir rapidement, sauf que si la météo se gangrène, on peut y rester pris très longtemps. L’important, c’est d’avoir emporté avec soi le minimum requis, les choses sur lesquelles on sait qu’on peut se fier, les choses qui nous rassurent, celles qui feront que le temps ne nous semblera pas trop long. Une fois qu’on a usé la majorité des ressources matérielles, on peut toujours compter sur l’immatériel, car l’immatériel est matériellement indispensable. À ce titre, il est toujours bon d’avoir de la musique au fond de son sac.  Ça ne prend vraiment pas de place, ça bouge tout seul, ça vous invite à bouger (oui on peut!), ça fait du bien à l’âme, ça calme les esprits, ça vous nourrit.

Entrez, y’a de la place dans mon bivouac… euh non, ça a l’air que ce n’est pas une bonne idée. Restez dehors, je vous en ai construit un petit, juste pour vous!

Bivouac (109 Mo, 61 min.)

Téléchargez ICI      Streamez 

Liste :

1- Albazaoua Women’s Chorus – Maallem Ahmed Gacha and ensemble
Tiré de la compilation Music of Morroco de la série Dust to Digital, cet enregistrement fait partie de ceux réalisés par Paul Bowles (mon idole!) à travers le Maroc en 1959, financés par le Smithsonian Institute. Un trésor. Ici, on est à Ait Ourir, près de Marrakech.

2- Todo Homem (Ao vivo) – Zeca Veloso, Caetano Veloso, Moreno Veloso, Tom Veloso
Le fils de Caetano, Tom, a une voix d’ange. Faut dire qu’il a de qui tenir. La famille est réunie au grand complet pour ce live unique.

3- It’s A Long Way – Caetano Veloso
Une chanson qui m’accompagne pour chasser l’ennui de la pandémie. Tiré de l’excellent Transa paru en 1972. Veloso était alors en Angleterre après avoir dû quitter le Brésil au temps de la dictature. On sent bien l’oscillation entre nostalgie et espoir.

4- Ninguem (feat.Carlo Alexandre Teixeira and Amarina Sena) – The Quiet Ones
Le Brésil plus moderne, quoique très ancré dans la tradition.

5- Black Rabbit – Prince Fatty, Shniece Mcmenamin
J’adore cette version reggae du classique de Jefferson Airplane avec juste ce qu’il faut de psychédélisme en surplus.

6- Sin Salida – Acid Coco
La toune pas très cumbia de ce duo britannique d’origine colombienne qui retravaille ce genre musical comme beaucoup de musiciens de la scène électronique sud-américaine. Leur version n’est pas très électronique, c’est autre chose et presque tout l’album est bon.

7- Repeater #2 – Little Barrie & Malcolm Catto
Pas nécessairement original, mais different.

8- The Robber – The Weather Station
Le nouveau single de cette formation de Toronto qui verse habituellement davantage vers le côté folk. Arrangements puissants. Un peu de Beth Gibbons dans le ton?

9- My One Girl – Roots And Tings
Le Lovers Rock revu et corrigé par ce collectif de San Francisco qui a lancé son premier album cet automne.

10- Healer (7” edit) – Resonators
Le nom le dit, c’est ça que ça fait.

11- Heavyball – Khotin
Atmosphérique, planant et juste assez dérangeant. Le producteur d’Edmonton sait ajuster la dose.

12- Udu – Contours & Yadava
De la musique qui trace des lignes précises dans votre cerveau. De l’album Cosmic Echoes de ce duo britannique qui marie bien électronique et organique.

13- Slid – Christopher Port
Ce producteur de Melbourne réalise l’exploit de nous faire passer des trucs étranges sur du beat, sans qu’on s’en aperçoive trop…

14- Long Road Home – Oneothrix Point Never
Sous le nom d’artiste le plus bizarre qui soit, le Brooklynois Daniel Lopatin ne fait que de la qualité. Ici, il est à son plus accessible, mais allez creuser, vous verrez.

15- Arpeggi – Kelly Lee Owens
Cette productrice britannique signe cette magnifique track en intro de son très bon album Inner Songs paru cet automne. J’y ai glissé quelques vocalises berbères. Peut-être est-ce une hérésie, mais bon…

16- Mouwal and Izlan – Chikha Fatoma bent Kaddour
On ferme le cercle avec un autre enregistrement de Paul Bowles capté à Ain Diab en 1959, d’où les vocalises berbères…